"je déchirerais la propre chair de mes mains et ramperais à travers la brûlure blanche du sable pour ta beauté d'un seul instant" (Lorca)
La beauté en poésie...
Il en est un peu question quand nous traversons vos textes et choisissons de les publier sur Ecrits... Vains ?
Dans l'une de ses chansons, Suzanne Vega dit en substance "Si le langage était liquide, il coulerait de source. Au lieu de cela nous nous tenons dans un silence plus éloquent qu'aucun mot ne pourra jamais l'être".
Notre voeux pour la proche nouvelle année pourrait donc être celui des mots dont la beauté coule de source, quelque soit l'enjeu. En vous souhaitant le meilleur pour les fêtes et tout au long de la nouvelle année, nous vous proposons donc en ce dernier mois de découvrir trois nouveaux auteurs :
Un poète anonyme dont les trois textes, "Le Train quotidien", "Je n'irai plus au Pathé Wepler" et "N'importe quoi" ont séduit le comité de lecture, Ghalia El Boustami nous écrit à son propos : "Le ton est fluide, la langue coule sans accrocher" :
Le Train quotidien
Marcher à reculons, souriant, Rue des Trois Frères,
Droit, écarlate, comme une girafe, fier.
Regarder les gens, me croisant, se retourner
Et me dévisager tendrement, ricaner.
Converser avec le sens interdit, Rue Berthe,
Discuter du bel horizon qu'on voit à perte.
Ce pauvre, un jour, finira dans un hôpital
Psychiatrique, à force de rêver son idéal.
(...)
L'auteur n'hésite pas à décacheter la nostalgie à l'aide de mots densément poétiques. Une écriture intéressante, traçant sans détours ce qu'elle pense, à la loyale.